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Culte du corps parfait : La beauté au prix de la santé

Les troubles du comportements alimentaires sont discrets dans cette société pourtant si obsédée par l’esthétique. Mais finalement, est-ce que les réseaux sociaux peuvent nous sortir de cette spirale du culte du corps parfait ?


La Fashion Week Haute couture 2023 a lieu du lundi 23 janvier au jeudi 26 janvier. Les yeux rivés sur les mannequins vêtus de ces œuvres, il est difficile d’y dénicher des “plus size”. Dans une société dans laquelle l’apparence est un sujet omniprésent, ces événements permettent de mettre en exergue des problèmes sociaux plus profonds, basés sur l'esthétique du corps. Notamment, le culte de la maigreur.


Les années 2000s, l’âge d’or de la maigreur


Ventre plat, abdominaux tracés, clavicules apparentes. Cette liste non exhaustive des critères du culte de la maigreur obsède une partie de la population, victime de l’image que renvoie la société du corps parfait. A l’époque, c’est la mode Y2K qui domine. Port d’un jean taille basse et d’un top court, le tout vêtu par un corps aux aspects juvéniles. Cette mode participe énormément à la sexualisation des adolescentes.




Jon Kopaloff Source : happer’s bazzar


Inévitablement, les critères de beauté se sont basés sur des silhouettes anormales pour les femmes adultes qui désormais, n'aspiraient plus qu’à la jeunesse et la minceur. Dans un article d’Harpper’s Bazzar, Tyler McCall, rédactrice en chef de Fashionista déclare : “Quand je pense aux années 2000, je pense aux communautés LiveJournal et aux comptes Tumblr qui étaient très pro-ana (anorexie mentale).” Cette période ancre la banalisation des troubles du comportement alimentaire dans la société et instaure un climat grossophobe dont les séquelles persistent encore aujourd’hui.


L’arrivée des réseaux sociaux n’a pas amélioré la situation. Déjà à leurs débuts, les forums et les blogs des années 2000s permettent la diffusion de mouvements comme “pro-ana” (pro-anorexia). Il consiste à suivre de façon assidue différents moyens pour contrôler son poids. En 2008, le mouvement connaît une grande médiatisation. Au regard des propos diffusés et de leur gravité, le grand public et des organismes de santé se sont mobilisés pour faire barrage. Finalement, de nombreux sites ont été supprimés, particulièrement en France.


Les troubles du comportement alimentaire


Parfois peu visibles, ces troubles sont aussi dangereux que discrets. D’après le site Ameli.frles troubles des conduites alimentaires sont caractérisés par des comportements alimentaires différents de ceux habituellement adoptés par les personnes vivant dans un même environnement. Ces troubles sont importants et durables et ont des répercussions psychologiques et physiques.


L’anorexie par exemple, a effectivement des répercussions gravissimes sur le corps. Le site La clinique e-santé les énumère. D’abord la graisse disparaît puis se sont les muscles qui fondent à leur tour. Cette perte de poids conduit à une dénutrition. Par conséquent, le corps est carencé et le fonctionnement musculaire est affaibli notamment au niveau du cœur. En ce qui concerne les femmes, l’anorexie peut conduire à la perte des règles. Plus généralement, cette maladie est caractérisée par un contrôle obsessionnel de l’image corporelle, une pesée envahie par la nourriture et enfin des changements de comportements pendant les repas. Même si c’est semblable à une dépendance à la drogue ou à l’alcool, elle s’en distingue par l’aspect impulsif. L’anorexie arrive lorsque la personne atteinte par cette maladie a un contrôle extrême de son alimentation. C’est ainsi qu’ils finissent par pousser leur corps dans leurs derniers retranchements. Mais pour ce type de maladie mentale, il n’y a que deux solutions possibles. Soit on arrive à se soigner, soit on affaiblit son corps jusqu’à la mort.


La boulimie est un autre trouble du comportement alimentaire, avec ses propres symptômes. La crise boulimique qui consiste à compulsivement consommer une grande quantité de nourriture de façon irrépressible. Elles sont souvent dues à des événement émotionnels difficiles à surmonter ou stressants. C’est pourquoi l‘expression “manger ses émotions” est une métaphore très répandue. Contrairement à l’anorexie, il y a une forte sensation de perte de contrôle et un besoin de se remplir. Ces crises sont souvent suivies d’un grand sentiment de honte et de culpabilité. Parfois, une personne atteinte de boulimie peut voir des attitudes compensatoires telles que les vomissements volontaires. Cette action n’est pas sans conséquences. L’acide gastrique abîme l'émail des dents et fragilise l'œsophage.


Les troubles du comportement alimentaire sont multiples et ont des intensités différentes en fonction des individus. Le fait de ne pas remplir tous les critères d’une maladie mentale ne signifie pas dire que les troubles sont inexistants. Le plus important est de pouvoir en parler et de ne pas se renfermer sur soi. C’est une maladie mentale et elle se soigne. Les solutions pour sortir d’une maladie liée à des TCA sont multiples : psychiatres, psychologues, diététiciens, sophrologues, thérapies cognitives et comportementales etc.


Body Positive !


Éternelle est la controverse concernant les réseaux sociaux. Participent-ils à l’acceptation de soi ou aggravent-ils un culte du corps parfait déjà bien trop ancré dans les mentalités ? Sans doute les deux. Mais ce qui est sûr c’est que les langues se délient. Aujourd’hui, on ose. Des comptes Instagram comme @Parlons TCA, alertent sur les dangers des troubles du comportement alimentaire. Mais par-dessus tout, on déculpabilise. A l’opposé des réseaux des années 2000s, la bienveillance est omniprésente.





A travers ses BD, cette dessinatrice aborde ce sujet, qui a trop longtemps été banalisé.


Et puisque les troubles du comportement alimentaire sont étroitement liés à l’apparence physique, des personnes sur les réseaux sociaux se soulèvent pour abolir le culte du corps parfait. Par exemple @Mybetterself, est un compte tenu par Louise Aubery qui désacralise le corps mince que nous vend la plupart des comptes Instagram.





Située à gauche de la photo, elle décide de remplacer les mannequins plastiques et recueillir les impressions des passants.


Les réseaux sociaux deviennent un outil de communication sur l'acceptation de soi. Tous les corps sont “instagrammables” et leur esthétique ne doit pas impacter notre nutrition.


Lou Tidjani


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© 2023 La Rédac' par Julien Poireau

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