Le Groupe Helsinki de Moscou a été rayé de la liste des ONG en Russie. C’est un tribunal moscovite qui l’a annoncé ce mercredi 25 janvier 2023. Pour cause, une violation de territoire qui semble assez légère. C’est un nouveau coup dur pour la lutte pour les droits de l’homme dans le plus grand pays du monde.
Le grand ours russe multiplie les fermetures d’ONG depuis l’invasion de l’Ukraine. image : CanStock Photo
Un tribunal russe a ordonné mercredi 25 janvier 2023, la dissolution du Groupe Helsinki de Moscou, une ONG de défense des droits humains en Russie, en pleine répression des dernières grandes voix critiques dans le pays. Le Tribunal municipal de Moscou "a satisfait la requête du ministère russe de la Justice" en ordonnant la dissolution de cette ONG, a indiqué le ministère de la Justice dans un communiqué.
De faibles accusations
Fin décembre, le département moscovite du ministère de la Justice a déposé une demande afin de "dissoudre le Groupe Helsinki de Moscou et d'interdire ses activités sur le territoire russe".
L'ONG a été accusée d'avoir mené des activités en dehors de la région de Moscou, en violation de son statut régional, notamment d'avoir envoyé des observateurs à des procès ou des événements dans d'autres régions du pays. Les avocats de celle-ci ont aussitôt annoncé leur intention de faire appel de la dissolution. Ces accusations semblent effectivement assez maigres pour suspendre totalement l’ONG.
Une ONG historique
Le Groupe Helsinki de Moscou a été créé en 1976 pour s'assurer du respect par l'URSS de ses engagements en matière de droits humains, pris dans l'Acte final d'Helsinki en 1975 à l'issue de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe.
L'ONG est la plus ancienne et l'une des plus emblématiques organisations de défense des droits humains en Russie. La procédure visant le Groupe d'Helsinki de Moscou rappelle celle ayant mené à la dissolution de l'ONG Mémorial, œuvrant également pour la défense des droits humains et de la mémoire des victimes des crimes soviétiques.
Ces derniers mois, le régime de Vladimir Poutine a accéléré la répression visant ses détracteurs, à la suite de l'offensive en Ukraine. La plupart des figures de l'opposition sont désormais en exil ou en prison.
César Moumaneix
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