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Photo du rédacteurMélina Fonck

Fraude, trucage, mauvaise foi : quand les perdants n’acceptent pas les résultats

Le Parti Socialiste officialise ce dimanche 22 janvier l’élection d’Olivier Faure à sa présidence. Un résultat rejeté par son concurrent Nicolas Mayer-Rossignol, qui dénonce un mode de dépouillement frauduleux. Une situation qui ne s’est pas faite rare au cours des dernières années.


C’est inacceptable”, a déclaré Nicolas Mayer-Rossignol à l’issue du comptage des voix dimanche 22 janvier. Toujours déclaré perdant face à Olivier Faure pour la présidence du Parti Socialiste, le maire de Rouen pointe du doigt un décompte des voix mal exécuté. Les contestations de résultats par les perdants d'élections ne se font pas rares dans le paysage politique, et prennent beaucoup de place dans le paysage médiatique.


Olivier Faure VS Nicolas Mayer-Rossignol


Le scrutin pour la présidence du Parti Socialiste s’est tenu le jeudi 19 janvier, et s’est conclu par une victoire d’Olivier Faure. Son rival, Nicolas Mayer-Rossignol a contesté le dépouillement, suite à quoi un récolement a eu lieu dimanche 22 janvier. Résultats finaux : Olivier Faure récolte 12 020 voix (51,09%), contre 11 507 voix pour Nicolas Mayer-Rossignol (48,91%).



Nicolas Mayer-Rossignol (gauche) rejette les résultats de l’élection donnant Olivier Faure (droite) secrétaire général du Parti Socialiste. Photo : AFP - JOËL SAGET, STEFANO RELLANDINI


Dans un communiqué, les proches de Nicolas Mayer-Rossignol affirment que “La direction sortante de notre parti soutenue par les représentants d'Olivier Faure" a proposé, au bout de 15 heures de réunion, "d'arrêter cette étude systématique et jusqu'au bout des résultats remontés des fédérations et des contestations, en échange d'un marchandage global d'un résultat donnant arbitrairement la majorité à Olivier Faure." Ainsi, les voix n’auraient pas été comptées intégralement, ni sérieusement.

Le camp défait ajoute : "C'est inacceptable. Aucun parti démocratique ne peut l'accepter".


Au micro de France Inter, Olivier Faure a défendu qu’il y a “une réalité électorale” et “un résultat qui est incontestable”, avant de justifier les anomalies par une “organisation associative” qui n’est pas infaillible.

Même si la coprésidence n’est pas envisagée, Olivier Faure a annoncé qu’une rencontre avec son adversaire est prévue.


Lula VS Jair Bolsonaro


Le “comeback” de Lula a pris place le 30 octobre 2022, marquant son retour au pouvoir après 12 ans. C’est le président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro qui a été mis en échec, n'ayant obtenu que 49,1% des voix (contre 50,9% en faveur de Lula).


Au lendemain de l’annonce des résultats, les soutiens de Bolsonaro avaient mis en place des barrages routiers, et avaient manifesté devant des casernes militaires afin d’inciter l’armée d’empêcher Lula d’accéder au pouvoir. Suite à ces mobilisations, Jair Bolsonaro avait déclaré que “Les manifestations pacifiques seront toujours bienvenues, mais nous ne pouvons pas utiliser les méthodes de la gauche qui empêchent la liberté de circulation”, avant de conclure qu’il s’engageait “à respecter la Constitution”.


Si Bolsonaro lui-même n’avait pas explicitement accepté sa défaite, c’est son parti (le Parti Libéral) qui fait appel au Tribunal supérieur électoral fin novembre. Leur requête : annuler 280 000 voix exprimées par urne électronique. Requête qui s’est soldée par un refus, ainsi qu’une amende de 4,2 millions de dollars pour mauvaise foi.


De là, ayant “mal à l’âme”, Bolsonaro s’est terré dans le silence. Mais ses soutiens ont continué à faire entendre leur mécontentement. Le 8 janvier 2023, soit une semaine après l’investiture de Lula, des centaines de manifestants bolsonaristes envahissent le Congrès, le palais présidentiel et la Cour Suprême à Brasilia. Ce soulèvement a donné lieu à l’arrestation de plus de 200 personnes.


La démocratie garantit le droit à la liberté d'expression, mais elle exige aussi que les gens respectent les institutions. Il n'y a pas de précédent dans l'histoire du pays à ce qu'ils ont fait aujourd'hui. Pour cela, ils doivent être punis", avait déclaré Lula à ce sujet.



Joe Biden VS Donald Trump


On ne le présente plus, le tumultueux ex-président républicain Donald Trump est à l’origine de l’assaut du Capitole des États-Unis. Plus exactement, c’est sa défaite face à Joe Biden le 7 novembre 2020 qui a mis le feu aux poudres. Les 46,86% du président sortant n’ont pas suffi à lui assurer un second mandat, face aux 51,31% récoltés par son concurrent démocrate.


La nuit de l’élection, Donald Trump déclare qu’il a gagné, et que les élections étaient truffées de “votes illégaux”. 60 requêtes ont été déposées pour dénoncer des élections truquées, sans jamais être étayées de preuves. Plusieurs mois durant, Trump et ses supporters n’en démordent pas, les résultats sont “très étranges”, “truqués” ou encore “frauduleux”.

La pression atteint son paroxysme le 6 janvier 2021, deux mois après la défaite républicaine.


Galvanisés par un discours de Donald Trump, dans lequel il appelait ses partisans à marcher sur le Capitole. “Vous ne reprendrez jamais notre pays avec faiblesse. Vous devez montrer de la force et vous devez être forts” avait-il déclaré devant ses manifestants. Parmi eux, des membres de la mouvance complotiste QAnon et des suprémacistes blancs, brandissant des drapeaux des États confédérés.

C’est à l’issue de cette prise de parole qu’une foule de partisans prend l’assaut du Capitole, débordent les forces de l’ordre et saccagent les locaux.


Le Capitole pris d’assaut par les soutiens de Trump, le 6 janvier 2021. Photo : Bill Clarck


Quatre émeutiers y perdent la vie, et Donald Trump est visé par une seconde procédure de destitution pour « incitation à l'insurrection contre le gouvernement des États-Unis ».


Mélina Fonck


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